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Mutante

Doja Cat, «Scarlet» oh là là

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Inattendu, le nouvel album de la Californienne, souvent moquée pour sa musique très commerciale et son excentricité, la voit renaître en rappeuse de haute-volée.
Doja Cat, sait, comme Madonna, user de ses albums comme autant de desseins à des transformations artistiques en profondeur. (DR)
publié le 22 septembre 2023 à 17h35

Virale, cynique, transformiste, versatile, sanguine, grande gueule, fantaisiste, controversée, méprisée… Doja Cat a quelque chose d’une Madonna. Comme la Ciccone, la Californienne sait faire la musique la plus pop côtoyer, voire se confondre avec la plus audacieuse. Comme son aînée, elle sait, et se plaît à diviser, agacer, voire scandaliser les grenouilles de bénitier. Comme Madonna, elle sait user de ses albums comme autant de desseins à des transformations artistiques en profondeur. Autant dire que la rappeuse-chanteuse californienne, en dépit de ses débuts novelty (impayable Mooo !, à l’origine de sa sale image de «cash cow»), n’est pas un talent fabriqué et l’ultra marketé Scarlet, qui a provoqué une demi-dizaine de buzz – bad et mauvais – des mois avant sa sortie, est un sacré morceau. Un sacré morceau de rap, comme Amala Dlamini l’avait annoncé, et en rupture avec ses trois premiers albums, perçus par les puristes et ses détracteurs comme trop pop et chargés en glucides. Derrière sa pochette équivoque (deux araignées en étreinte) et ses clips tissés de pop culture horrifique (adorable Demons), Scarlet contient effectivement une grosse quantité de morceaux de rap enlevé et débordant que Doja Cat, fière de ses origines underground (elle a côtoyé, minote, le grand Busdriver), précipite comme autant de preuves de son talent. Et c’est vrai qu’elle est f