Il était «l’un des quatre vraiment grands organistes au monde», selon le batteur Kenny Clarke. Ou tout bonnement «le meilleur» selon le saxophoniste Stan Getz. On pourrait continuer à l’envi la liste de ceux qui mirent au-dessus de la pile Eddy Louiss, talent hors-norme mort voici tout juste dix ans. Soit le prétexte tout trouvé par Emmanuel Bex pour lui rendre mieux qu’un hommage, un mot qui lui semble «compassé». Pas l’idée que le cadet se fait de la musique de cet aîné, inclassable par essence. «C’est ce qui le rend passionnant. Eddy était un musicien complet, qui a touché beaucoup de modes de jeux. Il était capable d’enregistrer pas mal de trucs electros comme de mettre en place une fanfare.»
«Vitalité»
Voilà pourquoi Emmanuel Bex a choisi un casting du genre extralarge, allant d’une rythmique antillaise à une vaste fanfare d’amateurs, du violon de Dominique Pifarély aux cordes en nylon de Phil Reptil, sans oublier des inserts électroniques comme élément disruptif… «J’avais envie de mettre toute la vitalité d’Eddy Louiss, une fêlure et des ruptures, comme dans le thème d’ouverture où je réunis les deux titres emblématiques de l’album Dynasty.»
Ce n’est pas le seul additif dont s’est permis le natif de Caen, qui ajoute quelques écrits de sa plume et des arrangem