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Erika de Casier, Jennifer Lopez, Kanye West… Qu’est-ce qu’on écoute cette semaine ?

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(Colin Solal Cardo)
publié le 22 février 2024 à 22h19

Erika de Casier, Still (4AD)

Sans l’ombre d’un doute, on trouve sur ce disque ce qui restera comme le meilleur refrain de l’année – celui de The Princess, jus soul sentimentale poussé du fond du ventre, déraillant presque, voix sublimement éraillée. Ou tout du moins c’est ce que Still, troisième album d’Erika de Casier, nous fait croire, et c’est formidable, n’est-ce pas, les disques qui font ça ? La Danoise est coutumière du fait depuis Do My Thing, la locomotive so sexy de son premier Essentials, sorti en autoprod en 2019 et qui l’a illico propulsée objet d’obsession chez les fouilleurs de plateforme. A l’époque, la critique, toujours fière d’étaler ses déviances, causait en priorité de ses fétiches, la chanteuse-autrice-compositrice formée dans l’éphémère duo Saint-Cava dévoilant dans ses basslines et ses caisses claires un intérêt plus que poussé pour des avatars de r’n’b, genre intensément soumis à une course vers la modernité, considérés comme caducs et surannés (new-jack swing, g-funk californien, smooth funk à la Sade, 2-step commercial à la Craig David). Mais au-delà de ce qu’elle ressuscite, Erika de Casier s’est attachée à nous pour quelque chose de bien plus précieux que sa collection de MP3 : son songwriting irrésistible, débouchant une fois sur trois en moyenne sur un vers d’oreille inextinguible. Still prolonge l’idylle et creuse le sillon, idéalement. Dès les volutes de harpe synthétique de Right This Way, décalque jouissif d’une prod Rodney Jerk