Déringardiser. Un vaste objectif pour l’Eurovision, tant le concours a souffert en France d’une image loufoque et has been. Mais s’il subit encore le mépris – critiqué pour une qualité jugée médiocre de ses performances –, l’événement y est redevenu largement populaire. Un come-back réussi, qu’envieraient beaucoup d’artistes sur le retour, permis par la reprise en main de France 2 en 2015. Après une traversée du désert marquée par des choix artistiques douteux et un manque d’ambition, sanctionnés par des résultats calamiteux, la délégation tricolore s’est retroussé les manches. «France Télévisions s’est donné les moyens comme jamais auparavant, il y a une campagne de promotion très forte et la délégation ne cache pas sa volonté de gagner cette année», témoigne Thomas Duseaux, créateur du podcast Douze Points, dédié au concours. La France suit en cela le modèle fructueux d’autres participants chahutés dans les années 2000 et 2010. Comme la Suisse, qui a enchaîné les dernières places et les non-qualifications pour la finale avant une remontée fulgurante dans les classements.