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La pochette

Fabio Viscogliosi : «Une sorte de modernité antique»

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Sur son quatrième album, le chanteur glisse avec agilité de l’italien à l’anglais et au français, tout comme dans la vie il passe, toujours avec élégance, de la musique au dessin ou à la littérature.
La pochette de «Camera» (Objet Disque), quatrième album du chanteur et dessinateur Fabio Viscogliosi.
publié le 26 mars 2021 à 23h47

Le dessin

«Le dessin et la musique sont pour moi intimement liés. Vers 12 ou 13 ans, j’ai commencé à composer des morceaux sur de petits magnétos à cassette qui se trouvaient sur ma table à dessin. Encore aujourd’hui, tout s’accomplit dans le même atelier, simultanément. Je n’établis pas de hiérarchie entre mes différentes formes d’écriture, j’essaie simplement d’y appliquer les mêmes principes, un travail obsessionnel du rythme et du trait. J’ai toujours dessiné les pochettes de mes enregistrements, depuis ces premières cassettes de l’adolescence, cela me semble naturel. Et puis, j’aime que les choses se fassent dans l’instant. Ce sont des images qui se répondent en écho, qui trimballent les mêmes fantasmes que la musique. Lorsque le disque est prêt, je choisis un des dessins qui est sur ma table à ce moment-là. Je préfère qu’il n’y ait aucun filtre intermédiaire. La personne qu’on entend chanter est la même que celle qui dessine l’objet qu’on a en main. J’y vois une forme de vérité.»

Le crépuscule

«Le titre Camera, en italien, est un mot à double détente, un paradoxe, tout à la fois la chambre et l’appareil qui enregistre la vie extérieure. Cela se retrouve dans les morceaux du disque et cette image, avec son atmosphère entre chien et loup. Je pensais aussi au climat de certaines photos balnéaires de Luigi Ghirri, ou aux décors dans les films néo-noirs. Une sorte de modernité antique qui me fascine. J’aime que tout ait l’air apparemment lisible, le motif peut ainsi attraper l’œil, qui pourr