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Rencontre

Festival Fifty Lab à Bruxelles : Adelaida, fleur de vérité

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Rencontre avec l’envoûtante Espagnole, chanteuse d’une rare imagination, découverte au festival bruxellois.
Adelaida a été formée au chant lyrique, à l’Orfeó Català. (Bo Bannink)
publié le 19 novembre 2024 à 7h18

Elle a ce pouvoir de tout faire oublier autour d’elle. Ce n’est plus un auditorium remuant, il n’y a plus d’Ancienne Belgique, plus de Bruxelles, plus de festival, plus rien d’autre que cette femme seule dans la pénombre d’un jardin imaginaire, qui arrête le cours des choses avec des gestes lents et chante l’amour, les renards et des paysages étranges où se trouvent des nids remplis d’œufs bleus. La jeune Espagnole Adelaida a deux albums au compteur, sortis en 2022 puis en juillet dernier, mais une vie entière déjà à chanter et un pouvoir de fascination que rien dans son CV ne peut vraiment expliquer.

On la découvre un mercredi soir dans le tourbillon du Fifty Lab, passionnant petit festival qui se tient depuis cinq automnes dans la capitale belge et présente des musiciens majoritairement inconnus au bataillon – un peu comme ce à quoi aspirent en partie les plus gros (et moins radicaux) Reeperbahn à Hambourg, Eurosonic à Groningue ou MaMA à Paris : offrir une scène à des artistes «émergents», c’est-à-dire qui a priori aspirent à croître, et leur permettre ainsi de rencontrer, outre un nouveau public, des programmateurs, tourneurs, labels et autres pros venus fureter à la recherche de la musique de demain.

Pros qui, dans un contexte où plusieurs concerts ont toujours lieu simultanément dans des lieux différents, se comportent parfois comme le dernier des charos sur