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On y croit

FKJ voyages, voyages

Le musicien globe-trotter franco-néo-zélandais s’offre un album live dont les titres ont été enregistrés sur tous les continents.
FKJ 22_23 Live Session (Roche Musique /Modulor) (Hafiz Shah)
publié le 4 janvier 2025 à 15h09

Quasiment un passage obligé. Des années 70 aux années 80, quel que soit le style, tout artiste digne de ce nom se devrait de sortir un double vinyle enregistré en concert. De Live /Dead de Grateful Dead à Made in Japan de Deep Purple jusqu’au Babylone by Bus de Bob Marley ou Comes Alive de Peter Frampton, l’exercice a produit bon nombre de classiques de l’histoire des musiques populaires. C’était avant tout l’occasion pour les fans d’écouter leurs héros comme s’ils jouaient dans leur salon. Mais au fil des décennies, la mondialisation des tournées a permis à chacun de voir à peu près n’importe qui à moins de 10 kilomètres de chez soi. Du coup, la pratique de l’album live s’est peu à peu raréfiée. Même si dans notre pays, la chanson française reste une farouche adepte de la chose. Tout comme, il faut le remarquer, les stars de l’electro, Justice, qui ont toujours veillé jusqu’à présent à alterner album studio et version live. Comme un clin d’œil envers leur passion musicale pour ces temps héroïques.

On ne connaît pas ce genre de marotte pour le producteur électronique Vincent Fenton alias FKJ (soit les initiales de French Kiwi Juice référence à ses racines franco-néo-zélandaises…) pourtant le voilà qui se lance dans l’exercice du concert enregistré. Enfin plutôt des concerts. Ce 22_23 Live Session étant avant tout le moyen de témoigner d’une aura planétaire. Chacun de ces onze titres ayant été capté dans une ville différente : Paris bien sûr, mais aussi Montréal, Londres, Washington, ou Hong Kong. Comme un ego trip de la part du musicien voyageur dont le dernier album VINCENT (2022) avait été mis en boîte aux Philippines. Mais surtout la volonté de laisser une trace de ces percutants moments d’improvisations en compagnie de cinq musiciens. Le témoignage vivifiant d’une créativité effervescente évoquant autant le jazz ou la soul que l’électronique. Saluons la prise de risque pour un adepte jusque-là du home studio solitaire, de s’embarquer dans une aventure collective. Mais à l’écoute de ses plages ouvragées, sans être trop démonstratives, le pari est gagné. Promis, la prochaine fois on ira le voir quand il passera près de chez nous.

FKJ 22_23 Live Session (Roche Musique /Modulor)

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