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Démission

Folle journée de Nantes : accusé de comportements inappropriés, le fondateur René Martin quitte ses fonctions

Trois jours après que la mairie de Nantes a annoncé mettre fin à son financement, le directeur artistique de 75 ans a présenté sa démission auprès du conseil d’administration de l’association organisatrice de concerts.

René Martin à Nantes en janvier 2019. (Loic Venance/AFP)
Publié le 27/10/2025 à 21h27

Après la fin de la collaboration, la démission. René Martin, figure de la musique classique soupçonné de «comportements inappropriés», a quitté ses fonctions de directeur du Créa, association qui organise notamment le festival La Folle Journée de Nantes, a annoncé son conseil d’administration.

L’organe directeur du Centre de réalisations et d’études artistiques (Créa) a reçu ce matin la lettre de démission de René Martin et «en a pris acte», a annoncé lundi l’association dans un communiqué. Le Créa, fondé par René Martin et gestionnaire de plusieurs festivals, avait mandaté un audit après des révélations de presse sur des dérives dans sa gestion financière et son management.

Les conclusions de l’audit «démontrent clairement que les principes d’exemplarité, de respect des droits des salariés et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ont été bafoués», a affirmé vendredi la mairie de Nantes dans un communiqué annonçant la fin de sa collaboration avec René Martin. Une annonce retentissante puisque la ville et la métropole de Nantes financent le festival à hauteur de 1,1 million d’euros sur un budget global de 4,7 millions d’euros. Dans le même communiqué, la municipalité évoque notamment «l’exposition des salariés à des contenus à caractère pornographique» et a adressé les conclusions de l’audit au procureur de la République de Nantes.

D’après ce dernier, l’audit conclut à des «dysfonctionnements manifestes» dans l’organisation et dans les conditions du travail au sein de l’association, des faits dont l’inspection du travail va être saisie. Selon le parquet, le rapport fait également état de «comportements inappropriés» de la part de René Martin, 75 ans.

Un rapport qui pourrait «caractériser des infractions pénales»

«Ce qui est décrit dans ce rapport pourrait, de mon point de vue, mais seulement après que seront réalisées des investigations plus approfondies, caractériser des infractions pénales de type harcèlement au travail», a ajouté le procureur, Antoine Leroy.

René Martin a de son côté contesté «les accusations de comportements inappropriés, de harcèlement ou d’“hypersexualisation des relations de travail», affirmant que l’audit «ne semble faire état ni d’aucun fait répréhensible, ni d’aucun fait constitutif de harcèlement».

Dans son communiqué, le conseil d’administration du Créa «regrette profondément les événements qui ont conduit à cette situation» et «remercie monsieur René Martin pour son travail artistique et pour la réussite des manifestations exceptionnelles qu’il a initiées et portées au fil des années».

«Il appartiendra aux autorités judiciaires de se prononcer sur la réalité et la qualification des accusations dirigées à l’encontre de René Martin», conclut l’association, qui organise chaque année plus de 1 200 concerts en France et dans le monde, selon son site internet.