Hécatombe c’est le titre du dernier tome de la série Bouncer que l’éminent bédéiste François Boucq réalise avec son complice habituel Alejandro Jodorowsky au scénario. Il vient d’en exposer les planches originales à la galerie parisienne Huberty & Breyne. Faut-il s’attendre à une hécatombe de décibels ?
Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?
Je devais avoir une dizaine d’années, c’était un 45-tours de Fernand Raynaud. Pas un disque de chansons du genre Et v’lan passe-moi l’éponge mais plutôt un disque avec un long sketch sur la face A et deux petits sur la face B. Je m’en suis régalé à un point où je pouvais les réciter par cœur pour le plaisir de mon petit frère.
Votre moyen préféré pour écouter de la musique, MP3, autoradio, platine CD, vinyle… ?
J’écoute la musique sur ma radio et mes CD sur mon phonographe.
Le dernier disque que vous avez acheté et sous quel format ?
Je ne me souviens pas du dernier CD que j’ai acheté, par contre j’accepte volontiers qu’on m’en offre. L’un des derniers, celui de Baptiste Herbin, mon saxophoniste préféré.
Où préférez-vous écouter de la musique ?
En voiture ou dans mon atelier.
Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ? Quel genre de musique ?
J’écoute souvent du classique lorsque je fais de la couleur. Sinon, le silence est plus complice avec le reste de mon activité.
La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
Maurice Chevalier, le Chapeau de Zozo. Comment peut-on inventer des paroles pareilles ? Le farfelu le dispute au lamentable, mais ça me plaît goulûment.
Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?
J’ai du mal à savoir ce que tout le monde aime. Mais je déteste la chanson ou la musique pleurnicharde.
Le disque qu’il vous faudra pour survivre sur une île déserte ?
La Mer de Debussy ou celle de Charles Trenet ou encore la Mémoire et la mer de Léo Ferré histoire de faire dans la redondance.
Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?
Le double blanc des Beatles.
Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
Ruhe Sanft, Mein Holdes Leben de l’opéra Zaïde. Mon cercueil en tremblerait d’émotion. Y a là-dedans tout l’amour que l’on peut porter à l’humanité.
Savez-vous ce que c’est que le drone métal ?
C’est quoi ? Un nouveau moyen de balancer de la musique militaire sur des populations pacifiques ?
Votre plus beau souvenir de concert ?
Ennio Morricone quelques mois avant sa disparition. La présence vivante du maître de la musique narrative qui délivrait l’énergie de sa direction d’orchestre malgré son âge avancé avait une saveur musicalement angélique.
Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound-system ou n’allez-vous jamais en club ?
Je vais dans les clubs lorsque j’y suis poussé par l’ambiance amicale. La musique assourdissante agit comme répulsif chez moi.
Votre musique de film préférée ?
N’importe quel film de Fred Astaire. Quand je le vois, je m’envole. Mon esprit échappe à la gravité.
Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?
Elsa d’Aragon, musique de Léo Ferré.
Le morceau qui vous rend fou de rage ?
A ce point-là, ça, j’ai pas !
Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?
J’écoute des disques en boucle seulement pour les apprendre. L’envie de pouvoir chanter des chansons, je la dois à ma grand-mère et aux repas de famille quand l’un ou l’autre chantait sa chanson fétiche et qui, l’espace de ce moment, avait son heure de gloire familiale.
Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
J’aurais aimé faire partie d’un orchestre de chambre rock.
La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?
La musique ou les chansons ne me font pas pleurer. Elles m’émeuvent. Je résiste, même si avec l’âge les résistances tombent. J’essaie de rester digne en écoutant Pauvre Ruteboeuf de Léo Ferré par exemple, ou alors Brel qui chante Amsterdam.