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Imposture

Giacomo Turra, le virtuose du fake qui fait trembler le monde de la guitare virale

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Le jeune Italien, star des réseaux sociaux, a vu sa réputation réduite en miettes par des accusations étayées de plagiat et de playback, provoquant un grand déballage qui questionne les méthodes et croyances de la communauté des prodiges de la six cordes.
Giacomo Turra, guitariste italien, star des réseaux sociaux. (Photomontage Libération/DR)
publié le 21 mai 2025 à 13h05

Jusque-là, Giacomo Turra était un prometteur guitariste italien, petit prince à casquette d’un royaume numérique jalousement gardé : celui de la virtuosité virale. Un monde où les prouesses sur six cordes filmées dans l’intimité d’une chambre à coucher ou d’un home studio se jaugent à l’aune des likes sur Instagram et des vues sur YouTube, avant de se transformer en tournées mondiales et sponsorisation de tel fabricant de grattes, telle marque de cordes, etc. Ainsi, Turra, né il y a 28 ans à Milan, était, comme l’écrivait Guitar World, l’archétype du «bedroom player» devenu «Spotify star» (un de ses singles y culmine à 4,3 millions d’écoutes), invité à assurer la première partie de l’icône jazz George Benson et accueilli en VIP dans la mythique maison mère des instruments Fender.

La presse spécialisée s’enthousiasmait pour le parcours fulgurant de cet autodidacte éclos durant les confinements liés au Covid, passé «des concerts à la fête du lycée au club Paradiso à Amsterdam». Turra himself concédait la «bizarrerie» de son parcours, lui qui était encore il y a peu un «guitariste plutôt basique, pas mauvais, mais en aucun cas spécial», «incapable de lire une partition» et ignorant les gammes «en dehors de la pentatonique» – les cinq notes du blues – mais capable pourtant d’improviser d’onctueux solos jazz-funk infusés au b