Souvent, des passants l’interpellent dans la rue sous le sobriquet de Moule à Gaufres, son pseudo dans le Bureau des légendes d’Eric Rochant. Ça ne le gêne pas, bien au contraire. Gilles Cohen, comédien formé au théâtre, découvert au cinéma chez Jacques Audiard ou Arnaud Desplechin, aime l’idée de rendre aux seconds rôles du cinéma ou de la télévision leurs lettres de noblesse.
Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?
Pas achetés, mais offerts par ma prof d’anglais Janine Sanchez pour ma bar-mitsvah, les albums bleu et rouge des Beatles. Je les écoutais en boucle, j’apprenais les paroles, je roulais mes clopes, j’avais l’impression d’être un adulte.
Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?
Les CD, tous d’occasion chez Joseph Gibert. J’aime ce magasin, et j’espère qu’il ne disparaîtra pas du boulevard Saint-Michel. Les vendeurs sont très bons. J’aime bien y aller vers 19 heures, un peu avant la fermeture, pour «échapper» à ma solitude.
Le dernier disque que vous avez acheté ?
The Delfonics, La La Means I Love You. Je me suis rendu compte que certaines chansons étaient utilisées par Tarantino dans ses BO de films, toujours très soignées.
Où préférez-vous écouter de la musique ?
Dans mon salon ou sur la plage en Sicile. Là-bas, j’aime aussi shazamer ce que les gens écoutent sur la plage… Puis je les réécoute à Paris pour me souvenir de la Sicile, que j’aime tant. D’ailleurs je conseille d’écouter Angelina Mango, que j’ai shazamée cet été sur la plage : Voglio di vivere.
Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?
Oui j’écoute FIP, j’adore. C’est varié, fun, mélange de classique, jazz, nouveauté, musiques du monde… Sinon, je prends un disque que j’aime et je le passe plusieurs fois dans la journée.
La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
Vacances, j’oublie tout du groupe Elégance, ou Nuit de folie par Début de soirée. Des hits, des tubes, des trucs de midinettes. C’est naze mais j’aime.
Y a-t-il un label ou une maison de disques à laquelle vous êtes particulièrement attaché ?
Chess Records, je suis un dingue de blues, et j’adore Chicago, ville splendide. Je viens d’y fêter mon anniversaire d’ailleurs. Il y a des clubs de blues et de jazz merveilleux, des tours splendides, moins de bruit qu’à New York et des hot dogs délicieux !
Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?
Cerrone, Love in C Minor. L’image est ultra-kitch, mais fun et sexy.
Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
Pelléas et Mélisande, Debussy. Bien que je pense que le silence est plus fort que la musique dans ce genre d’occasion. J’aimerais plutôt qu’on organise un concert pour mes amis. Avec un verre après…
Savez-vous ce que c’est que le drone métal ?
Un drone en métal ?
Préférez-vous les disques ou la musique live ?
Les deux. Chez moi un disque, et en concert la musique live. Quoique, il y a déjà eu un concert chez moi, mais ça a un peu gêné mes voisins.
Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound system ou n’allez-vous jamais en club ?
Je n’y vais plus depuis très très longtemps. J’y allais pour draguer, c’était bien. J’avais seize ans… Et en plus ça marchait !
Votre film musical préféré ou votre musique de film préférée ?
Sans aucun doute West Side Story. Je l’ai vu au cinéma Kinopanorama à Paris, à 12 ans, et je l’ai revu joué par l’orchestre philharmonique de New York à Manhattan quand j’ai eu 50 ans, au Lincoln Center, là où s’est tourné le film.
Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?
Toutes les chansons des Bee Gees. J’aime : c’est disco, romantique, et ça me plonge dans ma jeunesse. Je suis un grand mélancolique.
Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
Les Poppys. J’ai même fait croire à mes copains de classe, en CM2 que j’en faisais partie. La maîtresse ne me croyait pas. J’ai dû monter sur l’estrade pour chanter devant les élèves, et a cappella, Isabelle je t’aime. La classe m’a acclamé, j’étais heureux !
La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?
Des chansons d’Enrico Macias, qui me rappellent mes parents, qui sont morts, et mon enfance. Je suis un grand mélancolique. Je l’ai déjà dit mais je le redis.