C’est peu dire qu’il était l’une des grandes voix de l’Afrique de l’Ouest. Plus de vingt ans après sa mort prématurée, le Béninois Gnonnas Pedro demeure une référence incontournable pour les aficionados des versions latines que pour les amateurs de groove afro-funk. Car avant de devenir le chanteur célébré d’Africando, un combo panafricain en mode latino, Pierre Kuassivi Gnonnas Sossou – le nom d’état-civil du natif de Cotonou en 1943 – fut l’un des rénovateurs de la musique traditionnelle de sa région ancestrale, le style «agbadja» qu’il va rapidement investir et réinventer, la percutant des bandes-son venues de la diaspora outre-Atlantique, mais aussi des styles émergents dans le Paris sixties.
Il suffit d’écouter le titre qui ouvre le double album intitulé The Man Who Sings All African Languages – alternant avec aisance fon, mina, yoruba, espagnol, français et même anglais : Pas de pétard aux entournures r’n’b yéyé précède Tembleque, un titre typique salsero, et un instrumental funk baptisé l’Indomptable Gnonnas Pop, avant que le même