Qu’il est loin le temps où l’histoire de la musique se déclinait en quelques genres essentiels : rock, soul, punk, techno, rap… Voilà un moment que nous sommes entrées au royaume des sous-genres et des microtendances : chillwave, vaporwave, wonky, bloghouse, future bass, qui à défaut de simplifier notre perception des mutations du paysage sonore, ne font que brouiller les pistes. Il faudrait sans doute une thèse pour comprendre d’où vient cette inflation langagière. Est-elle un des symptômes de cette peur du vide qui nous saisit à l’heure des réseaux sociaux, de l’hyperconsommation et de la culture kleenex ?
Pour compliquer encore l’équation, bien souvent aucun artiste ne souhaite même se réclamer d’une de ces étiquettes. Pas bête puisque surfer sur ces modes éphémères signifierait être englouti sous la marée suivante. Parmi les vocables récents et cités à tout bout de champ, l’hyperpop est un cas de figure emblématique. Circulant de manière souterraine depuis une dizaine d’années, le terme est censé avoir été porté à l’attention du grand public par la Britannique Charli XCX avec son album Brat l’an dernier, bien qu’elle ait elle-même réfuté le terme sur les réseaux sociaux. Et quid des artistes de la scène émergente française – Eloi, Oklou, Miki, Yoa, Théa, Vickie Cherie… – qui ont toutes quelque chose d’hyperpop, au moins dans un paragraphe de leur biographie, mais n’ont que peu musicalement en commun ? L’hyperpop prend sa source au début des années 2010 quand débar