«Qu’est-ce que c’est que ce truc ?» : ce que ne manquera pas de s’exclamer pour lui-même l’auditeur à la 48e seconde de la première écoute de Gone, la chanson qui ouvre le quatrième album du trio sororal Haim quand déboule un sample de Freedom !’90 de George Michael. Se souvenant peut-être d’une réaction similaire à la découverte de Hold You Now de Vampire Weekend, qui introduisait leur Father of the Bride de 2019 sur un sample indécent de la bande originale de la Ligne rouge de Terrence Malick et sur lequel chantait une certaine Danielle Haim, l’auditeur se pince – puis se détend. Gone, coproduite comme tout I Quit par Danielle avec l’ex-Vampire Weekend Rostam Batmanglij, est une chanson addictive et tout à fait réussie dans son genre, celui super commercial et perpétuellement improbable qu’Haim est le seul groupe au monde à explorer de disque en disque, aux confins du rock mainstream des 90’s, de l’indie chic et du r’n’b blanc-noir de Prince à l’heure des chansons pour les Bangles et de la coopération avec Wendy & Lisa.

I Quit d’ailleurs est lardé de mille autres bizarreries, dans ses clins d’œil musicaux à la limite du saugrenu – beats et scratches à la Salt-N-Pepa sur Relationships, variation sur le thème de Numb de U2 dans Now It’s Time…