Chaque week-end jusqu’à la fermeture des boîtes et des bars de nuit, le grand dancefloor mondial était coupé en deux. D’un côté, on dansait sur des musiques validées par la critique comme appartenant à l’art à part entière, triées sur le volet par des DJ acteurs innovants de leur scène. De l’autre, on se la donnait sur des musiques absolument commerciales, qui empruntent sans vergogne à leurs aînées respectables nombre d’inventions éprouvées, produites par des faiseurs conscients de s’adresser sans détour au plus grand nombre. Peu importe que la séparation entre les deux agrée idéologiquement ou non les mélomanes progressistes qui détestent se voir du côté d’une élite : de l’EDM à tout ce qu’on range désormais sous le grand chapiteau de la «hard music», la dance de masse est comme un grand ailleurs social et musical dans lequel les uns évoluent sans s’en rendre compte et les autres viennent faire leurs emplettes oniriques pour redonner des couleurs à leur art plus coquet. On pense à l’Italien Lorenzo Senni, qui a intégré les sons les plus distinctifs de la trance à sa computer music rêveuse, ou aux mille producteurs qui ont réinventé l’italo-disco, autrefois considéré comme un sommet du kitsch, revenu par la grande porte dans la house la plus chic au milieu des années 2000. Sur Harlecore, le geste de l’enfant terrible Danny L Harle, fils d’une sommité de la pop britannique (John Harle) élevé au conservatoire, est encore un peu plus fétichiste et plus exa
Hyperpop
«Harlecore», tour de labels
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Elevé au conservatoire Danny L Harle est le fils d’une sommité de la pop britannique (John Harle).
par Olivier Lamm
publié le 23 mars 2021 à 2h30
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