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Libération
Le portrait

Hervé, il fait de l’électricité

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Le chanteur electro, révélation masculine des victoires de la musique, est un hypersensible, hyperactif et hypertendu, qui est moins dans l’hyperbole que dans l’hyperespace.
Hervé, le 18 février Paris. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
publié le 3 mars 2021 à 19h51


Mais comment fait-il pour ne pas casser les murs de ce rez-de-chaussée riquiqui ? Comment son énergie qui bat des bras en moissonneuse-batteuse, comment son activisme qui le voit sauter partout en kangourou, comment sa transe empathique mais jamais emphatique tiennent-ils ensemble dans ces 9 mètres carrés ? Hervé, le chanteur electro de 28 ans, habite ici depuis qu’il est parti de chez sa mère et ne va sans doute pas y faire de vieux os, maintenant que le succès l’a harponné. Il loue les lieux 400 euros par mois, y résidant en mezzanine avec sa copine qui est dans la photo. Il reconnaît qu’avant confinement et couvre-feu, il s’en échappait souvent, montant sur son scooter, partant pour des tournées interminables, allant par monts et par vaux.

Le studio de la Mouffe. On est assis sur les seuls sièges du lieu, des tabourets hauts à l’encombrement minimal. Les bouquets de fleurs remis à la révélation masculine de l’année, lors des victoires de la musique, vagissent en pot. On est rue Mouffetard, au cœur du Quartier latin. Alentour, Hervé a vendu des glaces comme il a pu lui arriver d’être homme de ménage. Ce musicien autodidacte n’avait aucune connexion et ne savait pas trop si ça marcherait. Dur au mal, il ne rechignait pas à se retrousser les manches pour assurer l’intendance. Il admet : «Si la musique ne marche plus, je n’aurai aucun mal à m’y remettre;» A portée de main, et ce n’est pas une métaphore, il y a son clavier Midi, sa carte son basique, son ordi