Voilà un groupe dont le nom est encore quasi confidentiel de ce côté du globe. Ils sont pourtant nombreux à le citer avec admiration, de Kendrick Lamar à Doja Cat, d’Erykah Badu à feu Prince. Hiatus Kaiyote est un quatuor australien surdoué qui navigue avec une énergie contagieuse, et depuis presque quinze ans, sur une neo-soul aux accents jazz fusion. Au point qu’ils ont déjà glané quelques nominations aux Grammys au fil de leurs premiers albums dont le merveilleux Choose Your Weapon en 2015.

Disque débutant dans la douceur pour se faire plus expérimental dans sa conclusion (notamment le psychédélique Cinnamon Temple), Love Heart Cheat Code, leur quatrième long format est fait du même bois. Onze titres directs qui nous embarquent dans une soul cosmique. D’autant que dans leurs textes, les thèmes sont aussi variés que le voyage spatial, la reconnexion avec soi, les hallucinations, le dessin animé psychédélique Adventure Time et l’amitié… Par ailleurs, Hiatus Kaiyote fait aussi référence, dans les paroles ou morceaux, à Chostakovitch (Dimitri), les Temptations (Telescope) ou Jefferson Airplane et son White Rabbit, dont il donne une reprise augmentée de couplets de leur cru.

L’album est le plus souvent porté par la chanteuse-guitariste Nai Palm, solide sur ses appuis. Sa voix transpire la soul et s’aventure avec une technique impressionnante, incisive et saisissante. Ses camarades lui offrent le meilleur terrain de jeu. Le duo basse-batterie (Paul Bender et Perrin Moss) est redoutable, et saupoudré d’incursions jazz (How to Meet Yourself) ou électroniques par Simon Mavin aux claviers. Cela se sent, les arrangements sont au cordeau. Mais surtout, un des périls de ce genre musical est évité : les virtuosités et solos ne sont pas là pour prouver. C’est technique, tout en étant au service du collectif. Preuve qu’on peut composer du polyrythmique ou tenter des harmonies audacieuses, tout en étant divertissant (à l’inverse d’un Jacob Collier). Un album savoureux qui porte haut le flambeau de la neo-soul la plus jouissive, rempli de spiritualité et d’envies de liberté.

Main de fer dans gant de velours, Erykah y est autant sœur de caractère que tendre mama. Soul raffinée, qui peut s’énerver façon Betty Davis. Une source d’inspiration pour beaucoup.

Onzième album du supergroupe de fusion originaire de Brooklyn, guidé par Michael League, à nouveau 100% instrumental. Groove, jazz, gros cuivres et expérimentations. Grammy Winner !

Nouvelle soul tendre et langoureuse venue de LA. Une batterie qui claque, une basse ronde, simple efficace, supplément voix céleste qui nous envoie dans la Voie lactée.