«Presque la moitié de nos ventes se fait désormais à l’étranger !» s’enthousiasme Tom Picton, 34 ans, le fondateur de Howlin’ Banana, un des labels rock français les plus en vue en ce moment. Howlin’ Banana publie une dizaine de disques par an et signe chaque année quatre nouveaux artistes, une productivité assez soutenue pour un indépendant spécialisé dans un genre souvent (mais à tort) qualifié de moribond. Picton vient d’ailleurs de récupérer dans son catalogue les excellents Johnny Mafia, un quatuor garage-punk de Sens (moyenne d’âge : 25 ans) auparavant signé chez les Anglais de Dirty Water dont le troisième album, Sentimental, sort le 21 mai, quelques semaines après le EP remarqué d’Unschooling Random Acts of Total Control.
Basé à Maisons-Alfort, Howlin’ Banana s’apprête à fêter son dixième anniversaire, l’heure est donc au bilan. «J’ai travaillé avec une trentaine de groupes et édité quatre-vingts références», résume avec fierté le label manager qui travaille par ailleurs comme programmateur de l’International, un club live de Ménilmontant de 170 places. «Pour résumer, j’ai un truc pour les guitares, s’enflamme Tom Picton. Au début, Howlin’ Banana était un label de garage rock. De manière empirique, j’ai ouvert le label au psyché, à des choses plus pop et au post-punk parce qu’en ce moment il y a de très bons groupes dans ce créneau. Pour vulgariser un peu, je signe des groupes de pop-rock français à guitares.»