Personne ne sort de disque important fin juillet. C’est un créneau dédié aux projets sans risque, sans enjeu majeur, dédiés à un public averti et peu sensible aux manœuvres marketing – des rééditions de classiques, des anthologies de merengue ou de trance Goa, le quatrième album de groupes d’indie rock revendiquant l’influence de King Crimson et du khmer jazz. Pas de grosse affaire, pas de blockbuster certifié, pas de disque conçu pour tout casser. A fortiori cette année, où l’actualité bouillonne à grands feux sur tous les fronts, et où Charli xcx a déjà fait une OPA sur la saison en instaurant son «Brat Summer», ralliement bigarré et délicieusement trashy sous la bannière vert anisé de son ultra-plébiscité dernier album.
Eté cafardeux
Sauf que le phénomène, à force d’être récupéré par toutes les strates de la pop culture, a réussi à s’infiltrer jusque dans la campagne présidentielle américaine, après que la chanteuse britannique, installée depuis dix ans à Los Angeles, a annoncé soutenir Kamala Harris. De quoi définitivement vider de sa sève ce «Brat Summer», désormais accaparé par des présentateurs de CNN goguenards ou