Menu
Libération
Rock

«III» de Gloria, bacchanale de psychédélices

Article réservé aux abonnés
Le groupe lyonnais dédié à la musique et l’esthétique des années 1960 dévoile un troisième album sorti début avril, dense, protéiforme et inattendu, avec la mythologie grecque comme carburant d’écriture.
Gloria : mythologie grecque, rites païens et psyché brit. (Anne-Laure Etienne)
publié le 21 avril 2025 à 19h23

Messages cryptiques gravés sur des météorites fonçant s’écraser au cœur de métropoles en flammes, icebergs en lévitation au-dessus du désert des Mojaves en Californie, tempêtes de neige noire, averses de sang, cercueils vides retrouvés par dizaines dans les Pyrénées, union des sorcières du Morbihan par dessiccation des forces balsamiques de la sauge : il ne s’agit pas du plan pour les six mois à venir du gouvernement Trump II, mais des images furtives et néanmoins persistantes que vous peint sur la conscience, à grands gestes amples, III de Gloria, nouvel album de ce fabuleux groupe lyonnais dont on se demande comment il est possible qu’il soit toujours aussi ignoré ou mal connu. Sur les plateformes de streaming, son public est en effet identifié comme étant essentiellement américain et plus spécifiquement californien – un de leurs titres (Beam Me Up, extrait de leur premier album, In Excelsis Stereo, sorti en 2016) a été particulièrement mis en avant en 2019 dans un épisode de la géniale (et tout aussi mal connue) série occulto-pynchonesque Lodge 49, produite par AMC.

Un projet peu banal, jusque dans sa forme, délire maniaque pensé par Alexis Morel Journel alias Kid Victrola, guitariste et homme-orchestre du groupe, entièrement dédié à la musique et l’esthétique des années 60, couvrant un spectre qui va des girl groupes à la S