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Libération
Reportage

«Il existe une relève» : à Cuba, le jazz recharge ses batteries

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Au festival Jazz Plaza qui s’est tenu fin janvier à la Havane, les deux frères prodiges du groupe Los Hermanos Abreu ont imposé leur virtuosité et insufflé un vent nouveau dans le milieu.
Janio et Fabio Manuel Abreu González. (Yoanny Oliva)
publié le 12 février 2024 à 16h56

Le jazz, une musique de vieux ? Il suffisait d’aller à La Havane le jeudi 25 janvier pour savoir que non. Plus précisément au Pabellón Cuba, vaste complexe en béton à ciel ouvert, logé à deux pas de l’hôtel Habana Libre, qui accueillait une partie de la programmation du festival Jazz Plaza. A 17 h 30 tapantes, deux musiciens entraient en scène. Le plus âgé Fabio Manuel Abreu González, 18 ans, aux baguettes, son cadet Diego Alejandro, tout juste 16 ans, aux claviers, vont illico déployer une virtuosité dans une formule qui exige tout autant maturité que créativité. Frères et partenaires, ils forment Los Hermanos Abreu, un duo qui fit ses premiers pas en 2017, en tant qu’invités du multi-instrumentiste Janio Abreu, au même endroit.

Sept ans et bien des concerts plus tard, la formule est bien rodée, le batteur aussi bien à sa main sur le drive que la clave cubaine, et le pianiste échafaudant dans l’instant un discours harmonique très charpenté. «Certains thèmes sont ancrés dans notre tradition, et d’autres plus dans le jazz américain. Mais il y a aussi d’autres styles que nous utilisons, comme la musique française. Mon frère adore Debussy. Et puis, rythmiquement c’est très ouvert. De toute façon, que ce soit cubain, américain, chinois, en fait, on fait juste de la musique», assure le batteur dans ce qui ressemble à sa toute première interview avec un journaliste français. Et si leurs solos peuvent s’échapper vers des contrées plus abstraites, ils semblent déjà savoir ce q