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Il y a anguille sous Nathan Roche

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Le chanteur australien du foutraque Villejuif Underground sort un album étonnant de clarté, qui doit autant au rock souillon qu’à l’immédiateté pop.
Nathan Roche. (Bénédicte Dacquin)
publié le 23 avril 2021 à 5h23

Après cinq ans à sortir des disques en travaux où les fils électriques pendouillent, où les ouvriers squattent le dressing et où les poutres s’écroulent pendant les visites, à donner des interviews infernales, véritables épreuves de force pour les journalistes et les lecteurs non avertis – dans lesquelles ils sont capables d’acter leur séparation en pleine conversation – le Villejuif Underground, meilleur groupe qu’ait jamais connu le Val-de-Marne, accouche enfin d’un album présentable avec baies vitrées, exposition sud-est, terrasse et jardin. On se doutait qu’il y avait, dans les interstices de leur jungle irrationnelle, un disque de cette trempe qui sommeillait, le genre capable de séduire les curieux ignorant par quel bout prendre la scène indépendante française, les badauds de festivals qui n’ont jamais osé aller voir plus loin que le bout de La Femme, ou tout simplement celles et ceux qui ne disposent pas des codes pour entrer dans leur fatras filandreux, qui ne parlent pas le Country Teasers dans le texte, n’ont pas fait Mark E. Smith en LV2. On n’avait en revanche pas forcément imaginé que l’engin en question vienne d’un seul de ses membres et encore moins de son chanteur, Nathan Roche, australien échoué en Ile-de-France après une tournée qui s’est un peu trop bien déroulée. Un type sans âge, cheveux fous, visage oblong, g