Le départ
«J’avais une vision assez complète de l’univers de cet album. J’ai l’habitude de dessiner les idées pour mes visuels. Je travaille ça en parallèle de la composition. Ça m’aide de penser à tout un monde un peu imaginaire dans lequel je me réfugie pour écrire certains textes. Pour la pochette, j’avais envie d’un portrait noir et blanc. J’ai un faible pour les images qui sont à la fois très lisibles, mais symboliques. Je voulais que ça raconte beaucoup de choses tout en étant très simple esthétiquement. Et j’ai fini par dessiner ce que j’avais précisément en tête. Ce qui allait devenir cette image, cette main en train de me coiffer.»
La main
«Il y avait donc cette idée de main horrifique, mais élégante qui me peignait dans un geste que je trouve très tendre. Même s’il y a quelque chose d’un peu glauque, c’est une scène relativement calme et sereine. Je tourne le dos à cette main, comme si je ne me rendais pas compte de son aspect monstrueux. Je suis assez peureuse et je ne regarde pas de films d’horreur. L’inspiration est plutôt du côté de Tim Burton, du Nosferatu de Murnau et des classiques de Disney où il y a toujours un côté effrayant. Cette main de monstre traduit les relations sous emprise dont je parle dans l’album. Si l’on veut savoir ce qu’il se passe après qu’il m’a peigné, la réponse se trouve dans les chansons.»
La réalisation
«Il n’y a pas de postproduction, tout a été réalisé en live par le photographe Arash Khaksari. J’ai une vision très claire de ce que je veux et ce n’est pas évident de rencontrer une tierce personne avec qui ça matche parfaitement. On s’est mis d’accord sur la maquilleuse qu’on connaissait tous les deux. Elle a peint et déguisé avec des petites prothèses cette main qui appartient à l’assistante du studio. J’avais devant moi un retour de l’appareil photo et je pouvais dire : “Remonte un peu la main ou descends là”. C’est comme si je fais face à un miroir. J’ai l’impression qu’une pochette, surtout pour un premier album, doit pouvoir se résumer en une seule phrase pour que l’on comprenne directement ce dont on parle. Du genre : “Tu vois la pochette où il y a une main de monstre ?” Dans mon cas, je crois que c’est réussi.»