«Après mon deuxième album [Baiser, ndlr], ça a été très compliqué psychologiquement parce que j’avais l’impression que d’autres s’étaient également emparés de ce que je racontais. Que je faisais partie d’un flot et qu’on était nombreux d’un coup au balcon. Cela me fatiguait moi-même, le cerveau fait des nœuds, je ne savais plus où aller.» Même un artiste de la trempe de Miossec, qu’on qualifiera sans peine d’auteur majuscule, n’a pas échappé aux affres de l’inspiration à un moment de sa carrière. «On peut comparer ça à l’avant-centre qui ne sert à rien, c’est terrible», ajoute-t-il dans un grand éclat de rire rocailleux.
C’est presque un tabou, quelque chose d’inavouable, lorsque l’artiste se retrouve confronté à un blocage mental ou à une remise en question totale à l’attaque d’un nouveau disque. «On n’en parle pas au premier venu, juste à ses proches. Parce que je considère qu’on n’est plus vraiment dans la musique mais dans l’évocation de sa vie, de son état d’esprit. C’est de l’ordre de l’intime», assure le rappeur Georgio, fraîchement revenu de Los Angeles avec, dans son escarcelle, les trois quarts de son prochain projet. Si le premier geste artistique, décomplexé et viscéral, ne s’embarrasse que