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Libération
Et soudain surgit face au vent

Indochine menace d’annuler sa venue au festival Les Déferlantes à Perpignan pour boycotter le RN

Le groupe de rock porté par Nicola Sirkis menace de ne pas jouer au festival de musique, déplacé cette année à Perpignan pour des raisons logistiques, commune dirigée par l’élu RN Louis Aliot.
Indochine, le 8 mars 2022. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 9 janvier 2023 à 12h25
(mis à jour le 9 janvier 2023 à 12h25)

«Hier soir, le maire RN de Perpignan a tweeté qu’il était heureux d’accueillir le Festival Les Déferlantes. Nous demandons expressément à la direction des Déferlantes de déplacer ce festival dans un autre lieu, faute de quoi, nous annulerons notre venue.» C’est par ces mots que le groupe de pop rock Indochine a annoncé samedi son intention de boycotter le festival des Déferlantes dans le cas où celui-ci se déroulerait dans la ville préfecture des Pyrénées-Orientales. En effet, engagé avec ferveur contre l’extrême droite, le groupe new wave porté par Nicola Sirkis refuse de se produire dans une commune à la tête de laquelle se trouve Louis Aliot, élu du Rassemblement National - épinglé par ailleurs pour clientélisme, népotisme et conflits d’intérêts.

Depuis 2021, Les Déferlantes se déroulaient à Céret après avoir longtemps animé Argelès. Mais l’an passé, alors que 100 000 festivaliers ont participé à l’événement, le public s’est plaint des difficultés de déplacements pour gagner et quitter la petite ville. Raison pour laquelle les organisateurs du festival ont pris la décision de «déplacer Les Déferlantes vers un lieu plus adapté», ainsi qu’il est possible de le lire le site du festival. «Du 6 au 9 juillet 2023, Les Déferlantes vous donnent donc rendez-vous à Perpignan», écrivent encore les organisateurs de l’événement. Ce que goûte donc peu le groupe de Nicola Sirkis.

Des artistes engagés contre l’extrême droite

Le président du Rassemblement National Jordan Bardella n’a pas tardé à se positionner contre la décision des artistes, évoquant : «une attitude sectaire», par laquelle «le groupe Indochine discrimine toute une ville et ses 121 000 habitants.» Par ailleurs, si les organisateurs du festival ont annoncé dans un communiqué cité par L’Indépendant avoir pris : «acte de la position du groupe Indochine de conditionner, pour des questions politiques, leur venue aux Déferlantes», la direction regrette cependant «que musique et politique soient ainsi associées».

Ce n’est pas la première fois que le groupe se positionne contre le Rassemblement National. Dans sa chanson Un été français, les artistes esquissaient déjà une critique du parti d’extrême droite : «Pardonne-moi si ici /Tout devient froid national /Un pays infernal /A nous la petite mort», chantaient-ils ainsi en 2017.