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Rencontre

Ino Casablanca : «Au bout d’un moment, tu deviens toi-même, tu t’alignes avec ta musique»

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A l’occasion de la sortie de son album et de son concert au Grünt Festival à Paris ce samedi 25 octobre, le producteur, rappeur et chanteur revient sur son esthétique musicale, ses réminiscences culturelles et ses influences nord-africaines.

Ino Casablanca (jojo tulipe)
Publié le 23/10/2025 à 17h51

Sur le nouveau disque d’Ino Casablanca, Extasia, une chanson superbe : Bissap du 20e. Des percussions qui brouillent les pistes géographiques, des samples vocaux convoquant l’héritage des sound systems, des fausses mélodies de cuivres balancées aux synthétiseurs dans un style bien nord-africain, un chant légèrement autotuné caressant le raï et le rap, de l’énergie, un texte malicieux… Une belle illustration de ce que le jeune producteur, rappeur et chanteur parvient à mélanger d’esthétiques et de scènes pour se détacher de la masse. Pourtant, il prévient : «Je ne suis pas le genre d’artiste qui pioche un coup dans telle musique, un coup dans une autre. Il n’y a pas de démarche d’ouverture musicale chez moi, mes morceaux ne sont pas des tentatives. Il se trouve juste que j’ai des obsessions, des fixettes, comme des petits caprices sonores, et que je fais ce que j’ai envie de faire.»

La nuance est indispensable pour qui veut comprendre ce qu’Ino Casablanca est en train de construire en termes de son et d’intention artistique. Assis à la table d’un restaurant du IXe arrondissement de Paris, il est vite rejoint par des membres de son équipe. La discussion s’aventure alors vers la définition changeante de la pop, et décortique sa musique si singulière, tente de la définir, sans que personne n’arrive à se mettre tout à fait d’accord.

«J’avais un peu honte de ma culture»

Aujourd’hui installé à Toulouse, âgé de 25 ans, Ino Casablanca est né en Espagne en l’an 2000. «J’ai aussi vécu chez ma grand-m