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Institut, virus beauté

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Retour du trio pop français ironique et visionnaire, qui dessine la bande-son rêvée du prochain déconfinement.
Avec «l’Effet waouh des zones côtières», le trio confirme au passage son génie des titrailles. (Philippe Lebruman)
publié le 23 avril 2021 à 4h40

Où, ailleurs qu’au sein de cet Institut (de beauté tordue et de sondages intimes) entendra-t-on parler à la fois d’état d’urgence «bien profond dans le cul», d’un DJ Barbu sous MDMA, d’un coach en éveil de conscience et d’une rencontre Tinder avec Jair Bolsonaro, son «parfum floral», sa «main douce et son membre viril» ? Depuis dix ans, à deux puis à trois, Arnaud Dumatin, Emmanuel Mario et Nina Savary, animent cet atelier sensoriel à ciel ouvert dans les paysages périurbains et à la marge de la plupart des repères de la pop et de la chanson française. Un disque tous les cinq ans nous contemple, insectes désorientés en recherche d’extase et de réconfort, recensés par un entomologiste bavard au débit impavide et rassurés par des chants enveloppants, dans un labo musical hautement séduisant.

Tube à essai

Après Ils étaient tombés amoureux instantanément (2011), Spécialiste mondial du retour d’affection (2016), le trio invite à partager l’Effet waouh des zones côtières, en confirmant au passage son génie des titrailles qui intriguent autant que leurs pochettes, projet photographique parallèle signé du remarquable Elie Jorand. Ce troisième tube à essai sonore aurait dû s’inscrire dans le prolongement chimique des précédents, si un virus n’en était venu troubler les formules qui se plient ainsi à l’urgence d’une écriture en temps réel, où il est question de présentiel /distanciel (On se voit demain), d’activités non essentielles et de sport confi