Il n’avait pas très envie d’y retourner. Un mystère, tant In Colour, premier album dance et solo de Jamie «xx» Smith, fut une réussite commerciale, artistique et critique. Mieux, ce qu’on percevait à l’initial comme un side project du taciturne homme-machine de The xx fait partie des rares albums à s’être imposés sur le temps long comme un classique de la musique électronique populaire anglaise des années 2000-2010, aux côtés de ceux de Burial ou James Blake. Alors pourquoi ces neuf longues années de hiatus, pendant que les amis Four Tet ou Caribou faisaient muter leur dance à la vitesse de la lumière ? La réponse est tout entière contenue dans In Waves, second volet bombastique et diaphane à la fois, merveille de dance music fastoche d’accès qui contourne pourtant toutes les évidences de l’époque et toutes les facilités, façonné de disco euphorique et de massive mélancolie, de puzzles de samples acrobatiques et funky, de basses énormes et d’accords de piano endormis. Un disque de pop électronique dense et vibrant, aussi un grand disque de fin d’été qui rappelle qu’on ne danse jamais aussi gaiement qu’à l’approche de l’hiver et de la fin. En doutant, merveilleusement.
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez été ému sur un dancefloor ?
C’était au Plastic People, à Shoreditch. Je me souviens d’une pièce plongée dans l’obscurité et d’un système son incroyable. Ça devrait être un mardi soir, la pièce était clairsemée, mais le son fabuleux…