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Interview

Jarvis Cocker et Mark Webber de Pulp : «La soi-disant brit pop servant une idée nationaliste horrible nous a toujours dégoutés»

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Plus de vingt ans après la sortie de son dernier album, le groupe britannique revient avec un nouvel opus sexa et sexy, occasion de revisiter avec le duo rescapé Jarvis Cocker et Mark Webber leur carrière de pop stars redescendues sur terre, désormais rangées des embrouilles et des substances.
De droite à gauche, Candida Doyle, Mark Webber, Jarvis Cocker et Nick Banks à l'occasion de la sortie du nouvel album de Pulp. (Tom Jackson)
publié le 1er juin 2025 à 16h55

Personne ne s’attendait à un nouvel album de Pulp – surtout pas Pulp. Dissous en 2003 après We Love Life, album décevant qui avait pris des lustres et trop d’embrouilles à voir le jour, tous ses membres à l’exception de Jarvis Cocker sont revenus à une vie plus calme et quasi anonyme. Il y eut certes quelques tournées de reformation et gros gigs en festival vers 2011, 2012, mais écrire de nouvelles chansons la soixantaine passée, sans Steve Mackey (mort en 2023), à l’ère de TikTok, dans un Royaume-Uni brexité ? Plus qu’aucun groupe de sa génération, Pulp, groupe hyperlucide et politique, indissociable de son terroir de Sheffield et de douce-amère radicalité, auteur avec Babies et Common People des plus flamboyants hits de la working class d’après la bombe à fragmentation thatchérienne, ne pouvait pas se trahir avec un album médiocre.

Ce que n’est pas More, disque né le plus naturellement du monde alors que Pulp enchaînait les concerts d’une deuxième reformation. Dense, émouvant, More est plutôt le surgissement d’un vieux rêve de fan – un album de Pulp sexa et sexy, légèrement