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Interview

Jazz : «Alain Jean-Marie est Dieu et moi, Mario Canonge, je suis Jésus»

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Rencontre avec les deux pianistes qui, avec le disque «Con Alma», enregistré en 2009 à l’Olympia et resté inédit jusqu’ici, nouent un dialogue aussi virtuose que fougueux.
Mario Canonge et Alain Jean-Marie dans le Val-de-Marne, le 29 mai. (Samuel Kirszenbaum/Libération)
publié le 19 juin 2025 à 15h11

Con Alma… C’est un magistral jeu d’équilibristes entre un maître et son disciple. Le maître «guadelouniquais» Alain Jean-Marie, 79 ans, et son disciple martiniquais Mario Canonge, 64 ans. Savoureux dialogue entre deux pianistes, chacun sur son clavier, au terreau culturel similaire mais aux trajectoires distinctes. Elans de fureur et traversées contemplatives. Deux pianistes qui se répondent sans jamais s’invectiver. Elégance du geste. C’était cela, le concert en duo de janvier 2009 à l’Olympia – dont l’enregistrement vient de paraître – baptisé Con Alma, standard de Dizzy Gillespie (et pour le jeu de mots fortuit : «Al» pour Alain et «Ma» pour Mario). Ce dernier trouve place au sein du répertoire d’un live qui consacre deux virtuoses et reflète aussi deux itinéraires portés par des influences plus ou moins évidentes : le bebop, la fusion (imaginez Alain Jean-Marie en pleine période hippie qui cultive le jazz rock avec son trio Liquid Rock Stone ou Mario Canonge qui, sur la même esthétique, s’éclate au sein du groupe Ultramarine dans les années 1990 !) et, au milieu,