Je n’ai plus peur de danser. Le titre sonne comme une déclaration affirmée, enclenche la phase d’émancipation de l’auteur-compositeur-interprète pour creuser son sillon intérieur. Echappé des émois électrisés de Radio Elvis, en stand-by après deux disques et une Victoire de la musique dans la besace (révélation album en 2017), Pierre Guénard laisse désormais la variété en mode poétique et le lyrisme universel diriger son grand souffle. Comme si, à distance des contraintes et des assauts frénétiques d’un groupe de rock, la maturité le poussait à s’engouffrer dans la fluidité de la chanson sans débrancher forcément l’électricité. Une bouée de sauvetage, c’est certainement le rôle de la musique dans sa propre vie. Le trentenaire en a fait l’écho dans son livre Zéro gloire, brillante autofiction parue il y a un peu plus d’un an, générationnelle, désenchantée, encerclée par la quête d’identité et qui trouve son ancrage géographique en périphérie urbaine de Poitiers. Elle a été écrite dans le même espace-temps que le disque. Les deux œuvres se répondent, entrent en corrélation au point que si son roman pouvait comporter un générique, ce serait sans conteste ici le morceau d’ouverture Harry (clin d’œil à sa ressemblance physique avec le célèbre sorci
On y croit
«Je n’ai plus peur de danser» de Pierre Guénard, émois du moi
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«Je n'ai plus peur de danser», aventure en solo de Pierre Guénard, chanteur de Radio Elvis, (Felipe Barbosa)
par Patrice Demailly
publié le 15 octobre 2023 à 12h27