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Jean-Jacques Burnel: «On mérite notre réputation sulfureuse»

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Le légendaire bassiste des Stranglers, désormais seul aux commandes du groupe, se raconte dans un passionnant livre d’entretiens.
Jean-Jacques Burnel, auteur-compositeur et producteur franco-anglais, bassiste du groupe The Stranglers, à Paris le 14 juin 2022. (Mathieu Zazzo/Libération)
par Alexis Bernier, Olivier Richard et photo Mathieu Zazzo
publié le 1er juillet 2022 à 17h24

Dans Strangler in the Light, le formidable livre d’entretiens que consacre Anthony Boile à Jean-Jacques Burnel, l’homme autant que le musicien qui a su transcender le punk, on découvre que les innombrables légendes sulfureuses qui entourent les Stranglers sont toutes vraies. Les histoires de bagarres, de journalistes bousculés, de drogues, le célèbre bassiste franco-anglais en parle avec une franchise et une sagesse étonnantes. «La plupart des musiciens n’ont pas de couilles, mais ne l’écrivez pas car sinon mes copains ne me parleront plus.» On sort de ces 400 pages avec le sentiment qu’il y a toujours eu énormément de malentendus autour des Stranglers, dont l’attitude provocatrice, la dimension avant-gardiste et le goût pour «l’équilibre de la terreur» ont souvent été mal perçus.

Ce passionné d’histoire, dont la culture générale dépasse la moyenne des rockstars, fils de restaurateurs normands installés à Londres où il est né en 1952, est le pivot des Stranglers depuis 1974 et leur seul maître à bord après les départs des membres d’origine (Hugh Cornwell, Jet Black) et le décès du génial claviériste Dave Greenfield dont le jeu extraterrestre comptait pour beaucoup dans le son inclassable du groupe.

La contribution de Burnel, véritable icône de la basse aux mouvements du corps félin sculpté par des années de pratique religieus