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Libération
Louée soit «Jeanne»

Jeanne Cherhal, Dean Wareham, Roseaux… Qu’est-ce qu’on écoute cette semaine ?

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Délicate mais obstinée, tour à tour hardie ou sexy, la chanteuse revient toute en subtilité avec un album portant son prénom.
(DR)
publié le 18 avril 2025 à 6h50

Jeanne Cherhal, Jeanne (Décibels /Warner)

Les filles ont de la chance. D’être des filles, et aussi d’avoir Jeanne Cherhal comme virtuelle meilleure amie, qui grandit et change avec elles, pose avec délicatesse les mots justes sur les situations à vif et les états les plus épineux. De la chair à la psyché au féminin, Jeanne (prénom ici brandi en étendard) fait tours, détours et retours avec une obstination qui force l’admiration. Un exemple : à vingt ans de distance, depuis Douze Fois par an (2004), un sujet aussi peu «chantable» que les règles douloureuses revient sur ce septième album avec la Marée, mis à jour après maternité et avant ménopause. La violence des hommes, à travers le temps (le Cri des loups) ou dans le secret des maisons (Sous les toits) est un autre sujet déjà labouré, mais tant qu’il poussera en chiendent cela vaudra la peine, ô combien, de réextirper les racines du mal. Tout ceci serait bien raide, toutefois, sans la volupté que Cherhal met en chaque chose, dans le brasier des instruments comme dans la flamme des interprétations. Depuis qu’elle a repris Amoureuse de Sanson sur scène, opérant un virage opportun dans son écriture, elle peut tout emballer par la grâce de son piano et de sa voix ourlée, ici enrubannés par les sobres mais spacieux arrangements de