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Critique

John Carpenter, toujours le plus BO

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Mélodiste inné et tisseur d’ambiance hors pair, le cinéaste et compositeur signe un nouvel album de thèmes imaginaires pour films inexistants.
(Sophie Gransard)
publié le 9 février 2021 à 10h45

Quoi de neuf, chez Big John ? Toujours pas mort-vivant, le cinéaste et compositeur, 73 ans, n’a aucun projet de film qui le verrait rempiler au risque de devenir l’ombre de lui-même. Aussi, s’il a signé, en 2018, la bande-originale du deuxième remake de son Halloween, écrit et réalisé par les fanboys Danny McBride et David Gordon Green, c’était sans doute moins pour renouer avec son passé que pour entériner son adieu au cinéma ; cinéma dont l’intelligentsia le reconnaît désormais comme un géant, mais dont l’industrie – vu l’état étonnant où elle se trouve actuellement aux Etats-Unis –, ne lui permet plus de créer comme il le faisait y compris au plus profond du creux de la vague, dans les années 90. Pour autant, on serait mal avisés de lire le titre de son nouvel album, «en vie après la mort», comme la complainte au premier degré d’un cinéaste empêché. Carpenter adore décidément faire de la musique et Lost Themes III : Alive After Death, troisième volume de thèmes imaginaires pour films inexistants, est le plus jouissif et jouisseur de ses albums.

Train fantôme de l’horreur

Absous d’on ne sait trop quoi, libéré de la nécessité d’ambiancer ses films, l’Américain convoque en faisceau de références un véritable train fantôme de l’horreur à l’ancienne, bondé de vampires, squelettes et spectres pleureurs, sur lequel il brode en toute décontraction, quitte à