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Libération
La réédition

Johnny Cash, country man

Trente ans après l'enregistrement, «Songwriter», album posthume de Johnny Cash.
publié le 28 juin 2024 à 23h17

Où en est la légende de la country au début des années 90 ? Après avoir survécu à la drogue, à l’alcool et malgré une carrière comportant désormais plus de bas que de hauts, Johnny Cash redevient fréquentable. En 1992, alors qu’il vient de fêter ses soixante ans, il est honoré au Rock and Hall of Fame. Mieux, l’année suivante, U2 l’invite à chanter sur Zooropa et Rick Rubin le signe sur son label American Recordings. Il s’ensuivra une série de six albums mémorables composés de reprises. Mais au moment du deal avec le producteur metallo hip-hop, le man in black se trouve en studio à Nashville en train d’enregistrer des démos qu’il arrête séance tenante, excité par le challenge inespéré qui s’offre à lui. Trente ans plus tard, son fils John Carter Cash a retrouvé ces bandes dont il n’a conservé que la voix et la guitare de son père pour réaliser un album de onze titres. Retravaillées avec des arrangements malins de David Ferguson, ex-ingénieur du son du «songwriter», et agrémentées par des featurings cohérents comme Waylon Jennings ou les anciens membres de son groupe Marty Stuart et Dave Roe, ces chansons frissonnantes montrent à quel point l’œuvre de Johnny Cash dépasse le strict cadre de la country. Ce n’est pas à Beyoncé qu’on l’apprendra.

Johnny Cash Songwriter (Panthéon /Universal)