Le cadre
«Cette pochette est vraiment liée à l’enregistrement de mon album, en une seule prise, lors d’une résidence pour artistes nommée Providenza situé dans les montagnes au nord de la Corse. Ça se passe en pleine nature sur des hectares de terrains. On dort dans de minuscules cabanes et on en partage certaines pour créer. C’est un lieu atypique dont l’intérêt est de provoquer des échanges avec des personnes venues de disciplines différentes. J’étais en compagnie de réalisateurs, de photographes et donc d’une brodeuse.»
La brodeuse
«Pour créer, je partageais une cabane avec l’artiste Eva Moari qui brode pour réaliser des images un peu comme un peintre le ferait avec un tableau. Nous n’avions pas beaucoup d’espace pour chacun de nous, et je l’ai prévenu que j’allais enregistrer ce qui allait devenir cet album. Elle m’a répondu : pas de problème si tu es d’accord, je vais broder tranquillement sans faire de bruit, et c’est vraiment ce qui s’est passé. On a branché les micros, j’ai commencé à improviser au piano, et quand j’ai terminé, on a appuyé sur stop. L’objectif était de ne pas abîmer la première intention musicale avec des réenregistrements en studio. Faire confiance au premier jet et assumer les hésitations. Tant pis si le piano est un peu désaccordé. Quelques mois plus tard, lorsque j’ai pris la décision de sortir ce disque, cela m’a semblé logique de proposer à Eva de réaliser la pochette.»
La broderie
«Elle a accepté et je l’ai laissée complètement libre d’imaginer ce qu’elle voulait en lui donnant des directives vraiment très légères, comme cette teinte blanche qui était mon souhait alors qu’elle peut faire des motifs plus colorés. C’est un détail d’une broderie bien plus grande qu’elle a réalisée et il s’est imposé tout de suite pour la pochette. Précision : même si c’est proche, ce n’est pas ce qu’elle brodait pendant que j’enregistrais. Je tenais vraiment mettre une image sur ce moment lié à cet album. Donc elle a fait ce beau soleil qui ressemble à une bogue de châtaigne, car nous étions entourés par ces arbres, et puis au centre des oiseaux. Comme nous avions posé les micros à l’extérieur de la cabane, on les entend beaucoup sur le disque, tout comme les mouches et même si on pousse le volume très fort, les bruits d’avions d’où ce Winged Singers dans le titre.»