Il y a dix-sept ans presque jour pour jour, deux chiots fous faisaient leur baptême de Coachella, l’immense festival californien qui se tient tous les printemps en plein désert du Colorado. Gaspard Augé et Xavier de Rosnay avaient le milieu de la vingtaine et s’abreuvaient de la liesse à leurs pieds, montés sur ressorts entre deux piles d’amplis Marshall. Quelques rares téméraires venus avec leur appareil photo numérique immortalisèrent la foule en transe hurlant leur hymne We Are Your Friends sous les harangues d’Augé, fragments vidéo granuleux et hachés, fossilisés dans la mémoire d’une plateforme qui venait tout juste de naître deux ans plus tôt, Dailymotion. Aujourd’hui quadra, le duo emblématique de la deuxième vague French Touch a remis ça et étrennait, il y a deux semaines, quelques extraits de son nouvel album sur la scène de Coachella. Sous la débauche de chorégraphies lumineuses spectaculaires, tout y était plus placide, de la foule armée de téléphones jusqu’aux deux messieurs tirés à quatre épingles, qui ne jouent plus face au public mais en tête-à-tête. Mais placide, Justice, à l’heure de Hyperdrama, quatrième album studio qui surgit après huit ans de hiatus discographique du duo, l’est-il devenu, même un tout petit peu ? Nenni-da catégorique hurlé par sa musique toujours plus baroque et duelle, entre brutali
Entretien
Le retour du duo Justice : «On fantasme que les gens passent le retour des beaux jours avec notre album»
Article réservé aux abonnés
Justice à Paris, le 4 Avril 2024. (Boby/Libération)
publié le 25 avril 2024 à 18h21