Il y a une dizaine d’années, une coalition «rapiste» emmenée par Grems en compagnie de ses collègues Disiz et Dabaaz lançait avec le projet Rouge à lèvres une très intéressante alliance hip-hop et house comme notre pays en avait alors rarement, voire jamais, connu. Les deux styles se regardant plutôt en chiens de faïence. Ce coup, pourtant de maître, a eu surtout l’effet de coup dans l’eau. Jusqu’à ce qu’une collaboration en 2021, Joe Da Zin, entre le producteur Mad Rey et le rappeur Jwles, à l’occasion du maxi B.R.O. sorti chez Ed Banger, remette justement à l’honneur la logique collusion entre les deux genres.

Un succès, au moins qualitatif (d’ailleurs excellemment remixé par la légende house de Detroit Omar-S) qui a donné envie aux deux hommes d’envisager aujourd’hui les choses en plus grand. Résultat : un flamboyant EP dix titres à l’allure de mini-album, le Zin dans la maison. «Zin» comme «cousin», «pote» avec qui une alchimie se crée naturellement. C’est bien ce que l’on ressent à son écoute où les somptueuses constructions sonores deep-house du producteur parisien agissent en symbiose avec le flow virevoltant, mais empreint d’une certaine désinvolture, du rappeur. Les histoires d’amour déglinguées de Jules Abecassis (son vrai nom) dont l’humour sert souvent de paravent à une humeur à fleur de peau nourrissent des tracks ludiques tant en paroles qu’en sons. La réunion des deux univers redonne des couleurs au vieux slogan : «Peace, Love, Un