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Plus vite que la musique

Kali Malone, The Nits, Sonic Youth… Qu’est-ce qu’on écoute cette semaine ?

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L'Américaine Kali Malone, technicienne expérimentée de l'orgue d'église. (Stephen O'Malle)
publié le 9 février 2024 à 9h24

Kali Malone, All Life Long (Ideological Organ)

La musique se meut à deux vitesses : célérité de sa propagation dans l’espace et cadence à laquelle se succèdent les notes. Et par un pouvoir de suggestion que lui envient les autres arts, elle sait aussi influer sur le défilement du temps chez celui qui écoute, l’accélérant, le décélérant voire le figeant dans une sensation de stase aux airs fugaces d’éternité. Découverte en 2017 avec le bien nommé Velocity of Sleep, l’Américaine Kali Malone fait un usage concentré des procédés encourageant cette désorientation, économie, notes tenues sur des durées prolongées, répétitions des thèmes et enchevêtrements des motifs jusqu’à l’hypnose. Tombée en amour de l’orgue d’église à la faveur d’une amitié avec la Suédoise Ellen Arkbro, elle en est devenue une technicienne expérimentée en même temps qu’elle en a fait l’instrument privilégié de ses compositions sans âge, renvoyant à des traditions parfois séparées de huit siècles, de Morton Feldman (1926-1987) ou Pérotin le Grand (1160-1230). Suite indirecte à l’abrasif Does Spring Hide Its Joy, bourdon pour instruments et synthèse électronique, All Life Long est un ample cycle de 12 compositions et variations pour orgues ésotériques (des modèles archaïques jusque dans leurs accordages datant du XVe au XVIIe siècle), chœurs et cuivres, qui défien