La découverte
Qui l’a vue lors de sa série de concerts à la Boule Noire, à Paris, en février dernier, aura certainement gardé des séquelles de la débauche d’énergie et du lâcher-prise total (chorégraphies batailleuses et de voguing incluses) de cette guerrière amazone. Kalika n’a manifestement pas pris sa carte d’adhérent au parti de la chanson française sage et proprette. L’Avignonnaise d’origine, élevée dans l’esprit des gens du voyage, déboule à la manière d’un carambolage, aussi impressionnant qu’improbable, entre Catherine Ringer, Sexy Sushi, Lady Gaga et l’exubérante rappeuse américaine Ashnikko. Et porte parfaitement son deuxième prénom (le premier, Mia, avait déjà trouvé preneur à l’échelle internationale), inspiré par la déesse hindoue de la destruction et reconstruction.
La jeune fille de 23 ans a effectivement décidé que les mots ne devaient jamais baisser les bras. Une experte en secousses et en étreintes qui basculent en baffes. Cash, crue, frontale, mordante, belliqueuse. Intraitable aussi envers elle-même. Qui peut clamer sans ambages «Je pose mes fesses où j’ai envie» sur Chaudasse, morceau dénonciateur du «slut-shaming» (entendre par là, la stigmatisation des filles faciles). Kalika met dans ses chansons ses histoires de relations toxiques, ses troubles (Touche-moi en duo avec Joanna), son vécu, les confessions offertes sur les