«Je savais que ça allait marcher. Mais je ne pouvais pas anticiper un tel raz de marée.» C’est l’histoire d’un infirmier en Picardie, fan de rap, qui tourne un clip dans son village. Les maisons de disques s’intéressent à son cas, mais ne se précipitent pas. Quelques semaines plus tard, les choses s’accélèrent : largement relayé sur Internet, le clip se retrouve avec 500 000 vues et l’infirmier picard voit alors toute sa vie chamboulée. «Mon objectif c’était de me faire connaître dans ma région, de faire les choses petit à petit. Et ça a été l’inverse. J’ai été propulsé dans l’hypermédiatisation. Moi je viens de la campagne, je n’étais pas prêt à ce truc-là.» Ce «truc» dont parle Kamini, c’est un succès fulgurant avec un morceau, Marly-Gomont. Des médias qui l’invitent sur tous leurs plateaux. Des concerts dans toute la France. Une victoire de la musique. Et puis la descente.
Aux États-Unis, il existe un terme pour définir ce phénomène : les «one hits wonders». Assez péjoratif, il désigne certains artistes qui connaissent un succès très fort avec un seul titre et qui ne parviennent jamais à transformer l’essai sur un autre morceau. En France, Eric Greff a connu cette trajectoire. Au milieu des années 2000, celui qui était commercial pour BMW présente sa démission pour se consacrer à sa passion, la musique. De fil en aiguille, il donne naissance à un personnage exu