Le punk-funk mène à tout, à condition d’en sortir. Cofondateur du label Gomma, qui a mené à partir de 1999 la fronde contre les dancefloors rigoristes à coups de basses cold wave, de beats dark disco, de pop bizarre et d’influences house non conformistes, l’Italo-allemand Mathias Modica a connu une belle carrière sous le nom de Munk. Quatre albums impeccables parsemés de mini-tubes (Mein Schatzi avec Princess Superstar, Ce Kul avec Chloé ou Kick Out The Chairs ! avec James Murphy et Nancy Whang de LCD Soundsystem), avant de saborder dans un même élan son label et son projet solo après presque dix-huit ans de bons et loyaux services pour partir à l’assaut de nouveaux territoires. En donnant corps en 2012 et en 2018 à son épiphanie house débridée (avec le label Toy Tonics, refuge d’amateurs éclairés de deep house, d’italo et autres rythmes 4/4 solaires) et nu-jazz (le label Kryptox, dévolu à la jeune scène allemande), Mathias Modica a-t-il lâché la proie pour l’ombre ?

A en juger par les sorties effrénées de Toy Tonics, les multiples soirées du label berlinois qui offrent une nouvelle vie nocturne à la capitale allemande que l’on imaginait succomber ad libitum aux coups de boutoir d’une techno toujours plus rapide et surtout à ses productions sous le nom de Kapote, succomber aux dancefloors les plus affriolants est peut-être la meilleure idée de sa carrière.

Deuxième album de Mathias Modica depuis qu’il s’est métamorphosé en Kapote, Para Mytho Disco est un disque de vagabond, fidèle à la ligne artistique de Toy Tonics : de la sueur, de la musicalité et aussi un peu de stupre. Enregistrés dans divers studios européens au gré de ses engagements de DJ, ces douze titres brassent gaillardement jazz-funk, boogie, house, musique électronique japonaise des années 1980 et disco italien, sans jamais verser une seule seconde dans la facilité. Résultat des courses, un bloc irrésistible qui se prête aussi bien à l’écoute domestique qu’à l’abandon sur le dancefloor. Et tout ça avec un sourire béat aux lèvres.

Avec la même volonté de casser les barrières, le mètre étalon de la rencontre entre house et hip-hop instrumental. Une influence évidente.

La version house soutenue des productions de Kapote par un duo amstellodamois fondu de disco et de Salsoul Records.

Entre disco funky et house costaude, les maîtres es disco français et italien font le grand écart entre le son de New York et l’italo.