La découverte : Kate Bollinger, pétillance pop
Tel le champagne du même nom, Kate Bollinger pétille en fines bulles légères et aériennes. Un nouveau cru symbolisé par un premier album où le mélange des styles, de la pop à la folk en passant par le rock psychédélique, peut pourtant sur le papier donner l’impression d’un grand fourre-tout impersonnel. Sauf que la chanteuse-auteure-compositrice née en Virginie et résidente à Los Angeles sait créer un lien unique et foudroyant entre tous ces morceaux à la palette éclatée. On comprend mieux cet éclectisme solaire en apprenant que les idoles de la jeune femme se nomment aussi bien le Velvet Underground et Françoise Hardy que No Doubt ou Pavement qu’elle a découverts par l’intermédiaire de ses frères aînés, musiciens dans des groupes de Charlottesville où elle a grandi.
Il a fallu quand même un peu de temps après un EP inaugural en 2017 pour arriver à cet essai séduisant. A une époque où les repères, et pas que musicaux, sont très chahutés, parfois pour le meilleur, mais aussi souvent pour le pire, il y a un côté rassurant dans un disque résolument hors mode dans lequel il fait bon se lover tel un doudou protecteur. A la fois intimes et majestueuses, ces chansons d’un autre temps, interprétées d’une voix éthérée, comme irréelle, savent par leur fraîcheur communicative éloigner le spectre de la nostalgie prégnante. Capable de passer de l’électricité irrésistible d’I See it Now à la ballade tire larmes pour piano et guitare (Sweet Devil) Kate Bollinger affirme toute la diversité d’un cépage musical aux arômes subtils. A consommer sans modération.
Kate Bollinger Songs from a Thousand Frames of Mind (Ghostly International)
La playlist
Mustafa, What Happened, Mohamed ?
Canadien d’origine soudanaise, ce chanteur frissonnant mélange avec finesse modernité électronique et folk traditionnelle. On encourage l’écoute attentive de son nouvel album Dunya. Vibrant et innovant.
Geysir, Open Bay
Marie-Céline Leguy et Lionel Laquerrière s’avèrent un duo de formidables laborantins sonores, malaxant musique et voix avec une maîtrise remarquable entre krautrock, electro et shoegaze. A découvrir.
Bagatune, On/Off featuring Teezandos
Derrière ce projet, entre autres, M-Beat auteur du fameux hymne Jungle Incredible. En compagnie d’une brillante MC de l’est londonien, il entraîne la drum’n’bass du côté du hip-hop et de la techno. «Incroyable».
Frànçois & The Atlas Mountains, Adorer
Revoilà la pop classe, faussement indolente de François Marry. Clin d’œil vers la chanson française 70′s, mais le sax de l’invité Thomas Pourquery nous emporte vers la West Coast vintage. Séduisant.
Kompromat, I Let Myself Go Blind
En prélude à leur second album, Vitalic et Rebeka Warrior, assistés au chant de Vimala Pons et Sonia DeVille, nous replongent dans leur univers entre techno, new vave et cold wave. Et quelle montée démoniaque !