Elles semblent glisser, telles des fées, dans les jardins de la Villa Médicis. Feignent-elles de s’émerveiller, par politesse, ou le fait d’avoir tant vu, connu, aimé, a-t-il aiguisé encore plus leur passion pour le monde, la musique et la vie ? Histoire de les distinguer ou plutôt de démontrer qu’elles sont indissociables, on évoque souvent le caractère sage de Marielle, dévolue au registre grave du clavier, et qui prend toujours plaisir à aller écouter son époux le chef d’orchestre Semyon Bychkov, diriger du classique, et la personnalité fantasque de Katia qui, après le jazz avec John McLaughlin dont elle partagea la vie, s’est lancée dans le rock avec David Chalmin, auteur-compositeur-producteur-interprète et compagnon qui, comme Thom Yorke de Radiohead, écrit parfois pour le duo. Quand Sam Stourdzé, directeur de l’Académie de France à Rome, vient à leur rencontre, sur la grande terrasse attenant à la loggia, les sœurs Labèque semblent fascinées par le panorama de la Ville éternelle baignée des derniers feux du couchant, alors qu’elles y résident depuis vingt ans et connaissent bien l’institution pour y avoir déjà joué, du temps où Richard Peduzzi en tenait les rênes.
Coqueluches de Boulez
Après une courte visite du grand salon qui a récemment subi des travaux d’aménagement esthétique et acoustique, on rejoint leur antre plus modeste mais non moins historique, caché dans un déda