La fenêtre
«Ce disque a été conçu entre l’Italie et la Turquie où j’ai séjourné durant sa gestation. Son titre, Moda, vient d’ailleurs d’un quartier de la rive asiatique d’Istanbul où j’ai enregistré quelques-uns des titres. La première envie qui s’est imposée pour la pochette c’est une ouverture sur la mer. Je voulais donner à cet album et à sa pochette une atmosphère très méditerranéenne, comme un pont entre l’Italie, la Turquie et le sud de la France dont je suis originaire, d’où les couleurs chaudes et la serviette de plage, qui même si elle est traitée comme une cape évoque aussi la baignade.»
La peinture
«Durant la période que j’ai passée à Rome pour la gestation de Moda, j’ai côtoyé des gens proches du monde de la peinture et baigné deux ans dans un univers très pictural. J’ai beaucoup appris, découvert de nombreux artistes et visité énormément de musées. Il est naturel que ce disque en garde une trace. L’influence du peintre italien Giorgio De Chirico, qu’admiraient les surréalistes, est évidente, notamment à cause de l’importance donnée à l’architecture dans cette scène très dépouillée, presque vide, comme la ville de Rome, que j’ai découverte à la fin du confinement, dont les rues et les places étaient encore désertes, justement comme dans les tableaux de Chirico. En regardant cette image je pense aussi aux tableaux de Carlo Carrà, pionnier du futurisme, notamment pour ses couleurs.»
La photo
«Cette pochette est une réalisation collective, fruit de nombreuses discussions avec le photographe Antoine Henault. C’est une photo réalisée en une journée de studio à Pantin grâce à une super équipe que je veux remercier, la maquilleuse Thora Daniels, la styliste Elena Castello et Charlotte Picas à la direction artistique. Seule la fenêtre a été intégrée a posteriori par un éditeur 3D, Niels Nicolet. En revanche, tous les autres objets à la dimension “antique”, la colonne, la sphère, sont des éléments de décors construits ou chinés et assemblés pour l’occasion. La boule, qui semble en bois, est en réalité un ballon en mousse qui prend idéalement la lumière. Au-delà de sa tonalité surréaliste, on souhaitait que cette image ait une dimension humoristique, c’est pour ça que je prends cette pose impériale un peu outrée, tel un César en drap de bain.»