La Konserthus d’Oslo est déserte. Mais le Philharmonique, sur le plateau, est au complet quand Klaus Mäkelä lance l’introduction cuivrée de la Symphonie numéro 3 de Gustav Mahler. Sa gestique est à son image : souple, athlétique, extraordinairement efficace. A l’heure où les moindres sopranos, violonistes, pianistes, s’improvisent chefs, il y a quelque chose de rassurant à voir ce jeune Finlandais, en polo et baskets, faire rugir l’orchestre qui l’a nommé à sa tête quand il avait à peine 22 ans. S’il n’est pas aussi connu que les philharmoniques de Berlin et de Vienne ou que le Concertgebouw d’Amsterdam, le Philharmonique d’Oslo est un vrai bolide de course, avec toujours autant de réserve dans le moteur que lorsqu’il se produisait sous la baguette de feu Mariss Jansons, le chef letton qui en façonna le son pendant plus de vingt ans. Bien qu’elle n’effraie plus les orchestres, la Troisième de Mahler reste la plus longue symphonie du répertoire, ambitionnant de raconter, en six mouvements, rien de moins que l’histoire du monde. En plus d’un effectif instrumental renforcé, elle mobilise un chœur féminin, un chœur d’enfants et une alto, ou à défaut une mezzo-soprano, soit environ 200 personnes sur scène !
Classique
Klaus Mäkelä, symphoniste fantastique
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Le chef d’orchestre Klaus Mäkelä, le 4 mai, à la Konserthus d’Oslo. (Eric Dahan)
par Eric Dahan
publié le 9 mai 2022 à 22h54
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