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Libération
Interview

Kode9 au festival Nuits sonores : «Hyperdub n’est pas un genre musical mais un virus sonore»

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Fondateur du label phare Hyperdub, qui fête ses 20 ans cette année, Steve Goodman a contribué à l’essor de la musique électronique et propulsé des artistes comme Ikonika ou Burial. Pour «Libé», le musicien et DJ raconte comment le label est devenu un véritable laboratoire pour le genre musical.
Le musicien et DJ écossais Kode9. (Dalila LudiDax /Dalila LudiDax )
publié le 3 mai 2024 à 8h11

Cet article a été publié en partenariat avec le festival Nuits sonores.

Université de Warwick, milieu des nineties. Steve Goodman, jeune doctorant originaire d’Ecosse, se rapproche du Cybernetic Culture Research Unit (CCRU), l’unité de recherches en culture cybernétique cofondée par les philosophes Mark Fisher, Sadie Plant et Nick Land. En pleine montée de sève théorique, Goodman participe en parallèle d’une thèse sur l’usage offensif du son (qui aboutira à un livre, Guerre sonore) aux écrits proliférants du collectif, entre accélérationnisme et science-fiction. Un néologisme y revient souvent, celui d’«hyperstition», dont on pourrait résumer le sens à l’avènement d’une idée philosophique dans le réel et que nos renégats philosophiques augmentent volontiers, pour résumer leur pratique, de «théorie fiction hyperstitionnelle». Goodman synthétisera des années plus tard ses activités au sein du CCRU comme un art de la simulation.

Celles qu’il mène depuis deux décennies au sein du label qu’il a fondé, Hyperdub, sont tout aussi expérimentales et dissidentes mais autrement concrètes puisque Goodman, alias Kode9, a participé à travers elles à changer la musique électronique en profondeur. Musique électronique dont Hyperdub est un fleuron, fleuri à la marge du genre le plus révolutionnaire d