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Libération
Entretien

«La culture du secret autour des pratiques de Spotify est inimaginable»

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Influence des majors sur les playlists, artistes fantômes, algorithmes favorisant la passivité des auditeurs… Dans son livre «The Mood Machine», la journaliste américaine Liz Pelly met au jour des pratiques occultes de la plateforme.
(Mathilde Van Gheluwe/Libération)
publié le 14 février 2025 à 18h17

Quand Shoshana Zuboff a publié l’Age du capitalisme de surveillance, beaucoup ont découvert de quelle manière Google avait érigé un modèle économique en monétisant la surveillance numérique de ses utilisateurs. Dans un parallèle vertigineux, The Mood Machine, de la journaliste américaine Liz Pelly, raconte l’évolution du modèle économique de Spotify, leader mondial du streaming musical lancé en Suède en 2006. A rebours de la fable de la start-up mélomane venue sauver une industrie musicale ravagée par le piratage, on découvre que ses fondateurs, Daniel Ek et Martin Lorentzon, ont choisi la musique par défaut, comme «source de trafic pour leurs produits publicitaires». Introduite en Bourse en 2018 et officiellement rentable depuis 2024 après des années à diversifier son activité, la firme a, au gré des années, fait bien plus que consolider sa coopération financière avec les majors du disque dont elle est devenue la principale sou