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Billet

La disparition annoncée de Pitchfork, une très mauvaise nouvelle pour la musique

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Le géant médiatique Condé-Nast a annoncé mercredi la fusion du média de références des musiques indé avec le magazine «GQ», ainsi que plusieurs licenciements au sein de l’équipe. Un nouveau coup porté au journalisme musical et aux artistes, de plus en plus affaiblis.
Lors du Pitchfork Festival en juillet 2020 à Chicago. (Christopher Dilts/SIPA)
publié le 18 janvier 2024 à 15h46

Coup de tonnerre dans le music business américain, et au-delà. Selon un communiqué interne signé Anna Wintour et partagé sur X (anciennement Twitter) par le journaliste américain spécialiste des médias Maxwell Tani, le géant médiatique Condé-Nast projette de «développer» sa «structure d’équipe Pitchfork» en l’intégrant à celle d’un autre média qu’il possède, le magazine GQ, mensuel masculin dédié à la mode, à la culture, à la technologie et au sport. L’énoncé est flou pour les lecteurs, puisque les deux médias n’ont rien à voir, et que rien n’indique à ce stade si la fusion des deux «marques» doit aboutir à la disparition de celle de Pitchfork, ni si Wintour, responsable du contenu mondial au sein du groupe depuis 2021 et déjà comptable de restructurations massives dans le groupe et ses titres, a décidé quoi que ce soit en ce sens à ce jour. Mais la réorganisation a d’ores et déjà été entérinée par le licenciement de nombreux journalistes salariés du titre, dont la rédactrice en chef Puja Patel, ou les «staff writers» Amy Phillips, Evan Minsker ou Matthew Ismael Ruiz. D’après Maxwell Tani, la décision serait budgétaire avant tout, puisque «les revenus de la publicité sont plus forts pour d’autres marques de Condé, comme GQ».

Statut prépondérant

Pourquoi s’émouvoir particulièrement de cette dissipation ? Parce que le statut de Pitchfork restait exceptionnel dans le monde ravagé des médias spécialisés dans la musique à travers le monde, encor