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La pop venimeuse de Girl in Red

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Girl in Red, déjà star des réseaux sociaux, sort son premier album, «If I Could Make It Go Quiet» (Awal). (Jonathan Kise)
publié le 27 mars 2021 à 8h29

Mais qu’est-ce qui nous prend ? Avec 1,8 million de followers sur Instagram et 2,5 millions sur Spotify, que vient faire Marie Ulven, cette fameuse Girl in Red, dans une rubrique plutôt dévouée à de jeunes pousses ayant à peine appris comment poster une story ? Eh bien parce qu’en 2021, on n’est pas obligé de subir les lois des statistiques internet. Avec seulement une poignée de titres lâchés depuis un peu plus de deux ans, et alors que son premier album n’atterrit dans les bacs que fin avril, cette Norvégienne surdouée reste encore à nos yeux d’irréductible boomer ce que l’on appelle une «découverte». Mais quelle découverte !

On pourrait se contenter d’un raccourci rapide et affirmer que cette «fille en rouge» marche sur les traces de «la fille en vert». Puisque c’est Finneas, le frère de Billie Eilish à la chevelure verdâtre fluo, qui produit le percutant Serotonin, dernier single de cette chanteuse de 21 ans. Pourtant, si ses compositions sont tout aussi habitées par une noirceur létale, au contraire de l’autrice de Bad Guy qui malaxe la matière électronique, Ulven par ailleurs «autrice-compositrice-productrice», utilise d’abord un venin rock pour dérouiller une pop mainstream à qui elle colle une sacrée trempe.

Entre skate-punk et indie-rock épique, Girl in Red découpe, avec toujours une grande élégance, des hymnes taillés pour faire se lever les stades. On imagine déjà l’hystérie des pits sur les excités Did You Come ou You Stupid Bi